Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Burkina: "la guerre contre le terrorisme est compliquée par le double jeu de certains partenaires"
Alors que le pays est à la recherche de partenaires fiables pour l’aider dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants du Burkina Faso, Kassoum Coulibaly, était à Moscou mardi 7 novembre, pour discuter du renforcement de la coopération militaire avec Moscou.
Lors de sa visite à Moscou, Coulibaly a tenu une rencontre avec, Sergueï Choïgou, ministre de la Défense de la Fédération de Russie. Ensemble ils ont convenu de renforcer les liens en matière de défense. Dans une déclaration, Choïgou a indiqué que les relations russo-burkinabées reposent uniquement sur les principes du respect mutuel et de la prise en compte des intérêts de chacun et ont acquis ces dernières années une dynamique positive ». « Je considère la réunion d’aujourd’hui comme une nouvelle étape dans le développement de nos relations amicales ».
Une déclaration qui a ravi le cœur du responsable burkinabé dont le pays cherche à diversifier ses partenaires depuis qu’avec la France, les tensions sont assez vives. Coulibaly a salué les négociations en cours avec la Russie et les a qualifiées de « véritable phase pratique ».
Le 5 octobre, Coulibaly a reçu à Ouagadougou le vice-ministre russe de la Défense, Iounous-Bek Evkourov. Les deux hommes ont tenu ce que la présidence burkinabé a appelé « des réunions de travail et d’échange d’expériences entre les ministres d’une part, et les responsables spécifiques des états-majors des armées des deux pays d’autre part, dans le but de renforcer les compétences et les capacités des militaires » des Forces armées nationales. »
Ils ont également évoqué la coopération dans « les domaines opérationnel, économique, logistique, technologique et de formation ».
Les révélations du PM burkinabé
Le Premier ministre du Burkina Faso, Joachim Kyélèm de Tambèla, a déclaré que dans le Sahel et surtout au Burkina Faso, la guerre contre le terrorisme est compliquée par le double jeu de certains partenaires.
Le 6 novembre, lors d’une cérémonie de montée des couleurs nationales à Ouagadougou, le chef du gouvernement de transition du Burkina Faso, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il appelle le double jeu des partenaires du pays en matière de lutte antiterroriste.
Selon le ministre, les terroristes « sont recrutés, équipés, formés et entretenus par des partenaires à double carapace. Ces partenaires, de jour, dînent avec vous, et le soir, soupent avec les terroristes ». Il ajoute qu' »au Mali, au Burkina Faso et au Niger, nous avons fini par les démasquer ».
Joachim Kyélèm de Tambèla a tenu ces propos sans mentionner de nom de partenaires mais il ne faut pas aller loin pour comprendre que parmi eux, se trouve la France, alors que les trois pays du Sahel cité par le PM, ont tous demandé le départ des forces françaises de leur pays. Le Mali a clairement accusé Paris devant les Nations Unies, d’alimenter le terrorisme au Sahel.
Cependant, malgré les preuves que détiennent les Autorités maliennes, burkinabés et nigériennes, Paris continue de nier les faits qui lui sont reprochés et continue de prétendre qu'en presqu’une décennie de présence militaire au Sahel, avoir fait reculer le terrorisme, même si la situation sur le terrain laisse sceptique.
2. Mali: l'attaque de Kidal a commencé
L’Armée malienne est dans sa mission régalienne de protection du territoire, des populations et des biens. Dans ce cadre, elle opère en toute autonomie et ne fait appel à aucun supplétif étranger.
Grâce à sa montée en puissance, des dizaines de milliers de personnes ont pu regagner leur lieu de résidence, l’administration et les services sociaux de base se redéployent progressivement.
Ces éléments de réponse ont été donnés le 03 novembre dernier par le gouvernement suite au communiqué de l’Organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) sur le Mali publié le 01 novembre 2023. Il est intitulé « Mali : les groupes terroristes armés et « l’armée prend les civils pour cible ». Cette publication, il faut le rappeler, a été précédée de lettres en date du 10 octobre dernier envoyés au ministre de la Défense et des Anciens combattants et au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux.
De l’analyse du rapport de HRW, il en ressort le caractère tendancieux des allégations infondées, des affirmations gratuites, des témoignages recueillis à distance et orientés. Aussi, faut-il y noter, des conclusions erronées tendant à incriminer les autorités de la Transition et les Forces armées maliennes (FAMa).
« Les violations graves citées dans ce rapport sont l’œuvre des groupes terroristes. Les civils, les militaires et les forces internationales payent un lourd tribut de cette barbarie », déplore le gouvernement, affirmant que les FAMa sont une armée républicaine, constituée au respect des dispositions pertinentes des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Avant d’ajouter que c’est une armée nationale dans laquelle toutes les communautés sont représentées, y comprenant au plus haut niveau du commandement militaire.
Il convient de rappeler que la prévôté est présente au sein de chaque détachement opérationnel pour garantir le respect des droits de l’Homme et du Droit international humanitaire sur les différents théâtres d’opérations militaires, poursuit le communiqué du gouvernement.
En perspectives, le Mali recommande une meilleure lecture des événements de la part de HRW, qui gagnerait mieux à rester dans une stricte neutralité et à inscrire davantage sa démarche dans une approche constructive.
Ce genre de manœuvre ne sape pas la détermination des forces armées maliennes. Les FAMa ont intensifié leur engagement contre les groupes terroristes actifs dans la région de Kidal en menant avec succès des frappes aériennes contre des cibles terroristes. Les opérations ont eu lieu ce mardi 07 novembre 2023, dans l’ancien camp de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) à Kidal.
Les vecteurs aériens des FAMa ont identifié et neutralisé plusieurs pick-up utilisés par les groupes terroristes pour leurs activités illégales. Cette action déterminée des FAMa témoigne de leur engagement à contrer les menaces terroristes qui pèsent sur le Mali.
Cette opération démontre la détermination des FAMa à sécuriser la région de Kidal et à protéger la population locale contre les attaques terroristes. Les Forces Armées Maliennes tiennent à rassurer la population et les invitent à ne pas céder à la propagande des terroristes, qui cherche à ternir la réputation des forces armées maliennes.
Le porte-parole des FAMa a souligné que la sécurité des personnes et des biens demeure la priorité absolue des forces armées sur l’ensemble du territoire malien. Leur engagement inébranlable à garantir la paix et la sécurité est indiscutable, et ils continueront à lutter avec détermination contre le terrorisme pour le bien-être de la nation.
L’opération menée à Kidal est un exemple concret de la détermination du Mali à éradiquer les groupes terroristes qui menacent la stabilité de la région. Les FAMa appellent tous les Maliens à rester unis et solidaires dans cette lutte pour un Mali sûr et prospère, rappelant que l’union est la clé de la victoire contre le terrorisme.
3. Niger: l'impérialisme vit ses derniers souffles en Afrique
Le retrait des militaires français du Niger se passe comme prévu, a fait savoir le ministre nigérien de la Défense. Actuellement, les moyens aériens français sont en préparation pour le départ, selon lui. D’après les modalités de l’accord, ce processus sera terminé avant 2024.
Arrivé à Lomé, le général Salifou Mody, ministre nigérien de la Défense, a fait le point sur le retrait des troupes françaises du Niger, entamé en octobre.
“Nous avons informé le Président [togolais, ndlr] Faure Gnassingbé sur la situation […]. Suite à un accord, le retrait est en cours”, a-t-il déclaré le 6 novembre.
Les moyens aériens français sont actuellement en préparation pour le départ, a ajouté le général.
De plus, les États-Unis et le Togo ont accepté la demande du Niger de se poser en tant que garants du départ français qui doit être “total”, a-t-il fait savoir.
Environ 1.400 militaires français quitteront le Niger d’ici fin décembre, selon les termes de l’accord trouvé en octobre entre la France et les Autorités nigériennes.
Les premiers à partir sont les 400 soldats basés à Ouallam. Ils ont été stationnés dans la zone dite des trois frontières (entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso) et participaient aux activités antiterroristes conjointement avec les Nigériens. Ensuite partira le millier d’hommes déployé à la base aérienne projetée de Niamey. Après leur départ, elle cessera son existence, selon les Autorités nigériennes.
L’état-major français a déclaré le 19 octobre que les premiers militaires français étaient arrivés au Tchad, après dix jours de trajet.
Le Niger aura finalement eu le dernier mot sur la présence des 1500 militaires français au Niger. Après trois mois de doutes sur une éventuelle intervention de la Cédéao, voire de la France, après deux mois de déclarations arrogantes et suffisantes d’Emmanuel Macron et Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, le président a dû se résoudre dimanche 24 septembre à retirer les forces positionnées au Niger d’ici la fin de l’année. Ce recul de l’impérialisme français, qui fait suite au coup de force du 26 juillet, est indissociable d’une aspiration populaire profonde dans la région : la volonté d’en finir avec l’oppression impérialiste de l’ancien colon. Cette volonté s’est traduite dans les rues de Niamey par un assiègement permanent de l’ambassade et de la base aérienne jouxtant l’aéroport civil de Niamey. Un blocus tel que les militaires et l’ambassadeur ont dû mettre en place des rationnements, jusqu’au papier toilette.
L’impérialisme français est à genoux au Niger, humilié au Mali et au Burkina Faso. Il est grand temps de mettre fin aux bases militaires en Afrique : que ce soit en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Sénégal et à Djibouti, où la France possède des bases permanentes, ou au Niger et au Tchad où la France possède des bases « temporaires », tous les militaires, leurs chars d’assaut et leurs avions de chasse doivent retourner en France. Chaque fois que la France est intervenue en Afrique, elle a laissé des pays encore plus déstabilisés, pauvres et exsangues que lorsqu’elle est arrivée. Que ce soit en Libye ou au Mali ces dernières années, la présence française n’a été que synonyme de bombardements, d’exactions contre les civils et de pauvreté pour les populations locales. Les militaires français doivent partir définitivement des pays africains.
Si le retrait des forces françaises au Niger est une défaite pour l’impérialisme français et une victoire pour ceux qui luttent contre celui-ci, seule une mobilisation des travailleurs et des classes populaires pourra faire reculer l’impérialisme jusqu’au bout. Pour cela, il faudra s’attaquer au franc CFA, et aux multinationales française en expropriant leurs usines, installations et opérations, et en les mettant sous contrôle et gestion des travailleurs. Au Niger, Orano, qui exploite les mines d’uranium est en tête des entreprises concernées, mais Vinci, la CMA CGM, Veolia ou encore Orange ont aussi des intérêts importants dans l’économie nigérienne. Un combat que seul celles et ceux qui défendent une Afrique libérée de ses anciennes forces coloniales doivent mener. L'impérialisme vit ses derniers souffles en Afrique.